16 mai 2021 – Joyeux de partager l’Evangile de la Grâce – Philippiens 1. 3-11 – B. Marchand

Philippiens 1, v.3-11 (traduction Nouvelle Bible Segond)

3 Je rends grâce à mon Dieu toutes les fois que je me souviens de vous ; 4 je ne cesse, dans toutes mes prières pour vous tous, de prier avec joie, 5 à cause de la part que vous prenez à la bonne nouvelle, depuis le premier jour jusqu’à maintenant. 6 Je suis [confiant] que celui qui a commencé en vous une œuvre bonne [l’accomplira] jusqu’au jour de Jésus-Christ. 7 Il est juste que j’aie pour vous tous de telles pensées, parce que je vous porte dans mon cœur et que, dans ma condition de prisonnier comme dans la défense et [l’affermissement] de la bonne nouvelle, vous avez tous part à la même grâce que moi. 8 Dieu m’est témoin, en effet, que j’ai une vive affection pour vous tous, la tendresse même de Jésus-Christ. 9 Ce que je demande dans mes prières, c’est que votre amour abonde de plus en plus en connaissance et en vraie sensibilité ; 10 qu’ainsi vous sachiez discerner ce qui est important, afin que vous soyez sincères et irréprochables pour le jour du Christ 11 et que vous soyez remplis du fruit de justice qui vient par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu.

 

Joyeux de partager l’Evangile de la Grâce

Avec cette lettre, l’apôtre Paul s’adresse aux chrétiens de Philippes, ville située au nord-est de la Grèce actuelle. Paul et son compagnon Silas ont séjourné plusieurs jours à Philippes. Ils y ont baptisé Lydie, une femme d’affaires indépendante, qui s’est laissée toucher par l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Leurs actes d’évangélisation les ont même précipités en prison. Relâchés, la toute nouvelle communauté des chrétiens de Philippes les a recueillis avant de les laisser partir pour continuer leur mission d’évangélisation. C’est le livre des Actes des apôtres qui nous en parle (Actes 16.13-40). Paul et Silas ont laissé une petite communauté apparemment bien vivante, portée par l’Évangile qu’elle a reçu.

Dans cette lettre aux Philippiens, après les salutations que Paul leur adresse, Paul remercie et se réjouit ! Ce sont ses premiers propos. Paul “rend[] grâce”. La communauté chrétienne de Philippes a accueilli la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ et continue de la répandre autour d’elle. Elle a prit part à la Bonne Nouvelle, dit Paul. Elle s’est mise en mission d’annoncer à son tour la Bonne Nouvelle. Ce qu’elle a reçu lui donne le souffle d’aller à la rencontre, de partager la parole vivifiante de Dieu.

Cette action missionnaire des chrétiens de Philippes nous interpellent aujourd’hui. D’abord peut-être, est-ce que ça souffle, est-ce que ça brûle en nous ? Est-ce que nous ressentons le souffle de l’Évangile qui pousse à partager ce qui nous fait vivre intérieurement et nous transforme ? Vous savez, comme lorsque nous avons vu un film ou lu un livre qui nous a transporté, nous désirons en parler pour les faire connaître et échanger sur ce qui nous a touché. En est-il de même avec la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ ? Nous laissons-nous toucher par la puissance de l’Évangile au point de brûler d’en parler à notre tour, avec nos propres mots ? “Notre cœur ne brûlait-il pas en nous”, se disent les disciples du village d’Emmaüs après leur rencontre avec Jésus ressuscité (Luc 24.32). Cette flamme intérieure les remet en route pour témoigner.

L’apôtre Paul se réjouit de l’élan missionnaire des Philippiens. Le temps où Jésus enseignait les foules est passé. Jésus a rejoint son Père, et c’est bien aux disciples de poursuivre l’annonce de la Bonne Nouvelle au monde. La fête de l’Ascension nous rappelle l’envoi en mission dans le monde, avec cette parole : “Pourquoi restez-vous là à scruter le ciel ?” (Actes 1.11) Paul se sent en communion avec ces disciples du Christ de la communauté de Philippes. Il les confie à Dieu dans la prière “avec joie”. Les Philippiens poursuivent l’action missionnaire dans laquelle Paul s’est engagé. Paul s’en réjouit d’autant plus que lui-même se trouve empêché de poursuivre, emprisonné au moment de la rédaction de la lettre.

Cette joie de Paul nous interpelle aussi. Nous sommes témoins de la foi qui anime nos frères et sœurs chrétiens, dans notre Église locale et ailleurs. Mais nous sentons-nous en communion avec eux dans le partage de l’Évangile ? Est-ce que, moi, personnellement, je me réjouis de voir que l’Évangile touche au cœur des personnes qui sont alors portées par la confiance en Dieu et propagent la parole vivante de Dieu ? Paul nous invite à nous adresser à Dieu dans la prière pour le remercier de l’action de son Esprit en celles et ceux avec lesquels nous partageons la lecture de la Bible. Il nous invite à nous laisser saisir par la joie du partage de l’Évangile.

Cette joie et cette reconnaissance, Paul les doit à sa confiance en Dieu. Il a confiance en l’accomplissement de l’œuvre de Dieu en chacun, chacune de celles et ceux qui reçoivent l’Évangile. Il peut avoir cette confiance parce que Dieu fait grâce, donne sa faveur à chacun, chacune. Paul sait que les Philippiens sont pleinement aimés par Dieu. “Vous avez tous part à la même grâce que moi”, dit Paul aux Philippiens.

Par grâce, Dieu donne une surabondance d’amour, un excès d’amour. “Ce que je demande dans mes prières, écrit Paul, c’est que votre amour abonde de plus en plus.” Cet amour, que Dieu déverse en nous, nous éclaire dans notre façon d’être en relation avec le monde et nous rend sensibles aux autres. C’est un amour “en connaissance et en vraie sensibilité”, dit Paul. Cet amour transforme notre regard sur le monde. Il nous rend poreux aux émotions des autres et à leurs besoins. Il guide notre vie vers des relations justes. Il nous ajuste à Dieu. Dieu nous conduit ainsi vers la vie vivante. Voilà pourquoi nous réjouir aujourd’hui, alors réjouissons-nous les uns pour les autres !

 

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