Esaïe 60.1-6 (traduction Nouvelle Bible Segond)
1 Lève-toi, brille : ta lumière arrive, la gloire du Seigneur se lève sur toi. 2 Certes, les ténèbres couvrent la terre et une obscurité épaisse recouvre les peuples ; mais sur toi le Seigneur se lève, sur toi sa gloire apparaît. 3 Des nations marcheront à ta lumière et des rois à la clarté de ton aurore. 4 Lève les yeux et regarde tout autour : tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi ; tes fils arrivent de loin, tes filles sont portées sur la hanche. 5 Lorsque tu le verras, tu seras radieuse, ton cœur bondira, il sera au large, quand l’abondance de la mer se tournera vers toi, quand les ressources des nations viendront vers toi. 6 Tu seras couverte d’une foule de chameaux, de dromadaires de Madiân et d’Epha ; ils viendront tous de Saba ;ils porteront de l’or et de l’encens et annonceront, comme une bonne nouvelle, les louanges du Seigneur.
Prédication
C’est le dimanche de l’Épiphanie. En grec, épiphanie signifie apparition. Cela vient d’un verbe qui signifie faire briller, faire apparaître sur. La racine de ce verbe signifie briller. À l’Épiphanie, cela brille. L’Épiphanie, c’est à la fois l’appel et l’annonce du texte de ce jour.
D’abord, un appel. “Lève-toi” : mets-toi debout, et “brille”, ou encore “devient lumière”. Brille non pas par toi-même, mais par la lumière qui arrive, qui vient de Dieu. C’est une lumière qui devient ma lumière : “ta lumière arrive.” Dans le texte, la personne dont il est question est Jérusalem, le lieu de la communauté croyante. Jérusalem, “ta lumière arrive”. Le texte hébreu insiste. Littéralement : “Lève-toi, brille, oui, ta lumière arrive.” Comme s’il fallait insister dans ce monde de ténèbres et d’obscurité. Oui, sois-en convaincue, ta lumière arrive.
Pour parler de Dieu, le texte utilise des métaphores, les métaphores des astres célestes. L’astre qui est Dieu se lève, surgit. Le Verbe hébreu est utilisé pour parler des astres qui se lèvent dans le ciel, qui apparaissent et se mettent à briller. C’est “l’aurore”, quand la lumière devient éclatante.
Cette lumière de Dieu apporte la “clarté”. Il y a l’idée ici de quelque chose qui étincelle. Cette lumière rend “radieux”, rayonnant, sous-entendu de joie. Elle transforme en profondeur l’être humain. Le texte dit que son “cœur bondira, sera au large” ou s’élargira. Ainsi, il peut accueillir largement, pleinement ce qui est donné.
Je disais au début que l’Épiphanie était à la fois un appel et une annonce. Voilà l’annonce de notre texte. C’est celle de la bonne nouvelle qui est promise à celui, à celle qui “lève les yeux et regarde”. Vois et “tu verras”, nous dit littéralement le texte. Vois et tu verras l’abondance et la richesse données. Cela fait bizarre, en français, de répéter le verbe : vois et tu verras, mais en hébreu, la répétition souligne que l’intention même de voir rend capable de voir : si tu désires voir, tu verras, tu verras l’abondance et la richesse données.
Ce sont d’autres métaphores qui parlent de cette richesse donnée. Jérusalem est envahie par les chameaux, les dromadaires, l’or, l’encens, etc. qui viennent de pays arabes, de pays étrangers. Tout converge vers Jérusalem, avec la richesse, l’abondance.
Alors, c’est vrai que, dans le texte, cette lumière brille dans les ténèbres. Le texte dit : “Certes, les ténèbres couvrent la terre et une obscurité épaisse recouvre les peuples ; mais sur toi le Seigneur se lève, sur toi sa gloire apparaît.” Au cœur même de nos doutes, de nos errements, de nos fuites, Dieu se lève pour nous embraser par son amour et sa faveur sans mesure. Voilà la bonne nouvelle de l’Épiphanie !
“Lève-toi, brille : oui, ta lumière arrive, la gloire du Seigneur se lève sur toi.” Amen !