Le synode 2025 à Sète

Que retenir de ce synode 2025 qui s'est déroulé lors de ce Week End de l'Ascension ?

Le fonctionnement du synode de l’Église protestante

230 personnes présentes, 100 délégués à voix délibératives, un modérateur, et de nombreux aumôniers. Chacun prend la parole, et décide ensemble. C’est ainsi que Christian Baccuet a été élu président de l’Église protestante Unie de France. “L’instance d’autorité suprême dans notre Église, c’est le synode national”, explique ce dernier. Le synode élit un conseil, qui, entre deux sessions synodales, gère la vie de l’Église. Ce sont vingt personnes, dix pasteurs et dix laïcs. Ce conseil élit son président qui est un pasteur et qui doit veiller avec bienveillance sur le fonctionnement synodale, ecclésiale, communautaire », continue-t-il.

Le synode permet de prendre conscience de l’ampleur de l’Église protestante

“Notre système de fonctionnement depuis la Réforme du 16e siècle, le principe même de notre conception de l’autorité de l’Église, qui est une autorité partagée, place le synode au centre du fonctionnement », explique Christian Baccuet. Élu pour un mandat de quatre ans, comme tous les responsables de l’Église protestante, le président de l’EPUdF explique ainsi que le protestantisme place la prise de décision en communauté comme centrale. “On est dans un système qui a deux niveaux d’autorité, en articulation l’une avec l’autre, qu’on appelle donc presbytérien synodal”, détaille le pasteur. Les paroisses sont organisées avec une certaine autorité presbytérienne, et ce sont elles qui envoient des délégués au synode régional, puis au synode national qui prend des décisions pour l’ensemble de l’Église”.

“Un synode qui engage une transition, une transformation dans l’Église unie”. Dominique Imbert est pasteure et Présidente de la Commission des Ministères de l’EPUdF. Les Ministres sont ceux qui sont aptes à occuper une fonction liturgique, comme les pasteurs. Dominique Imbert estime que les ministres ont cette capacité de proposer des axes de réflexions aux synodes régionaux, qui les partagent au Synode national. En ce sens, la présidente de la Commission des Ministères estime que les synodes régionaux “doivent se réunir régulièrement, rendre compte et ouvrir des perspectives” inspirantes pour les synodes nationaux. Force d’une volonté de rassemblement, le synode nationale porte donc la voix des pasteurs locaux à l’échelle nationale. “Voir le collègue de Lille rencontrer celui du Sud de la France, le synode permet de prendre conscience de l’ampleur de l’Église protestante”, estime Dominique Imbert.

La mission du synode, et ses vœux

“Ce week-end, des grandes lignes ont été votées. Ensuite, des précisions vont devoir être apportées sur la forme et sur le fond”. Dominique Imbert définit les vœux comme les lignes directrices décidées lors du synode, que le Conseil va ensuite suivre, va tendre à mettre en place. Mais, si les vœux ont un sens global à toute l’Église, celle qui vient d’être élue à la présidence de la Commission des Ministères, révèle son vœu personnel : celui de “rester ouverte au souffle de l’Esprit, d’être toujours très attentive au parcours des personnes que nous recevons, dans le cadre du rôle de la Commission de discerner les futures ministres de l’Église ». Christian Baccuet, lui, souhaite “rester ancré dans la confiance que donne le Seigneur, qui induit à la fois une humilité, une responsabilité parce qu’il faut prendre des décisions pour aider à avancer, et puis de rester joyeux au service de l’Évangile”.

Aucune communauté humaine n’est parfaite

“L’Église protestante va bien quand elle est inscrite dans le Christ, et dans l’espérance. Elle va moins bien quand elle est repliée sur ses problèmes et ses difficultés”, détaille Christian Baccuet. “C’était très frappant cette année. Sur les seize vœux exprimés pendant le synode, la moitié portait sur les questions des violences sexistes et sexuelles, sur le harcèlement, l’abus spirituel, les relations homme-femme, toutes ces problématiques qui ne sont pas des théories, mais qui viennent de souffrances extrêmement vives”. En 2024, l’ancienne présidente de l’EPUdF Emmanuelle Seyboldt rappelait déjà « qu’aucune communauté humaine n’est parfaite”.

Chacun, dans sa propre existence, peut parfois se trouver dans des lieux, où la différence entre catholique et protestants fait que la communion ne s’exprime pas, regrette Christian Baccuet. Car, malgré des volontés fraternelles de part et d’autre, le catholicisme et le protestantisme ne parviennent pas à se mettre à la même table. “Dans la pratique, c’est un lieu de souffrance pour les personnes qui voudraient pouvoir communier entre chrétiens”, décrit le pasteur. Selon lui, “il y a ici un vrai chantier permanent”, car “on ne peut être Église, sans les autres Églises”.

On ne peut être Église, sans les autres Églises

Si les pasteurs sont les ministres, qui, de leurs propositions, font évoluer l’Église, ils sont avant tout les premiers au contact des fidèles, à l’écoute de leurs questionnements, premiers à leur proposer une lecture des textes. La richesse du protestantisme, selon Dominique Imbert, réside dans “la grande diversité des personnes qui viennent dans les paroisses, qui ont des parcours extrêmement différents”. Des témoins de la société, qui, au temple, viennent trouver la paix.

 

Contact