14 juillet 2019 – Dominer à l’image de Dieu – Genèse 1.1-28, Genèse 6 à 9 et Marc 12.28-31 – B. Marchand

Genèse 1.1-28 (Extraits – Traduction Parole de Vie)

Le monde n’est que chaos. Dieu sépare la lumière des ténèbres. Il sépare les eaux. Il rend la terre fertile. Il sépare le jour et la nuit. Il fait advenir les animaux de toutes sortes, des êtres vivants sur terre, dans le ciel et dans les eaux. Parmi eux, les humains : 26 Dieu dit : « Faisons les êtres humains à notre image, et qu’ils nous ressemblent vraiment! Qu’ils commandent aux poissons dans la mer, aux oiseaux dans le ciel, aux animaux domestiques et à toutes les petites bêtes qui se déplacent sur le sol! » 27 Alors Dieu crée les humains à son image, et ils sont vraiment à l’image de Dieu. Il les crée homme et femme. 28 Puis il les bénit en disant : « Ayez des enfants, devenez nombreux. Remplissez la terre et dominez-la. Commandez aux poissons dans la mer, aux oiseaux dans le ciel et à tous les animaux qui se déplacent sur la terre. »

Genèse 6 à 9 (Extraits – Traduction Parole de Vie)

6.5 Le Seigneur voit que sur la terre, les êtres humains sont de plus en plus méchants. Et toute la journée, dans leur cœur, ils ne pensent qu’à faire le mal. 6 Le Seigneur regrette d’avoir fait les humains sur la terre, et son cœur est rempli de tristesse. 7 Le Seigneur se dit : « Je vais faire disparaître de la terre les humains que j’ai créés, les grands animaux, les petites bêtes, et même les oiseaux. Vraiment, je regrette de les avoir faits. » 8 Mais le Seigneur se montre bon pour Noé. Dieu laisse les eaux envahir la terre et noyer tout ce qui y vit. Noé, dans son bateau, vogue sur les eaux avec toute sa famille et tous les animaux qu’il a sauvé du déluge. 8.1 Dieu se souvient de Noé, de toutes les bêtes et de tous les grands animaux qui sont avec lui dans le bateau. Dieu fait souffler un vent sur la terre, et l’eau commence à baisser. Après quelques temps, la terre ferme apparaît. Une nouvelle création s’offre à Noé et sa famille, et à tous les animaux sauvés du déluge. Tous sortent du bateau. 8.20 Noé construit un autel pour le Seigneur. Parmi les grands animaux et parmi les oiseaux qui sont purs, il prend une bête de chaque espèce. Puis il les brûle entièrement sur l’autel en sacrifice pour le Seigneur. 21 Le Seigneur respire la bonne odeur du sacrifice et il dit dans son cœur : « Maintenant, je ne maudirai plus le sol à cause des humains. C’est vrai, leur cœur désire faire le mal dès leur jeunesse. Mais je ne détruirai plus tout ce qui est vivant, comme je viens de le faire. » Mais Dieu donne une règle aux humains et aux animaux. 9.4 Mais vous ne mangerez pas la viande [des animaux] avec sa vie, c’est-à-dire avec son sang. 5 Votre sang aussi, c’est votre vie. C’est pourquoi, si un animal ou une personne tue quelqu’un, je lui demanderai compte de cette vie. Ensuite, Dieu fait alliance avec tous les êtres vivants et en donne un signe avec l’arc-en-ciel. Il ne détruira plus sa création.

Marc 12.28-31 (Extraits – Traduction Parole de Vie)

28 Un maître de la loi les a entendus discuter. Il voit que Jésus a bien répondu aux Sadducéens. Alors il s’approche de lui et lui demande : « Quel est le plus important de tous les commandements? » 29 Jésus lui répond : « Voici le commandement le plus important : Écoute, Israël! Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. 30 Tu dois aimer le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ton intelligence et de toute ta force. 31 Et voici le deuxième commandement : Tu dois aimer ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus important que ces deux-là. »

Prédication : Dominer à l’image de Dieu

Vous connaissez les histoires de la création et de Noé dans la Bible. Elles ont été placées au tout début de la Bible, car ces histoires nous donnent des messages importants pour nos vies. Et ce qui est important, on le place au tout début.

Mais ces histoires posent problème pour beaucoup de personnes, car elles ne correspondent pas à ce que disent les sciences sur les débuts de l’univers et la formation de la Terre. Que croire alors? Les sciences ou la Bible? Je dirais : les deux à la fois!

Les sciences observent la nature, la décrivent et tentent d’expliquer comment la nature fonctionne, comment elle a évolué au cours du temps, comment elle s’est formée, etc. Cette démarche scientifique est fondée sur de l’observation, de la mesure. Croire en la science signifie seulement faire confiance aux scientifiques pour le sérieux de leur travail, c’est-à-dire qu’ils ont bien observé, bien mesuré, bien décrit, et que leurs explications ne contredisent pas ces observations.

Mais rien de tel pour la Bible! La démarche n’est pas scientifique; elle est spirituelle. Spirituel, ça veut dire que l’on cherche à donner du sens à la vie, et à comprendre qui nous sommes vraiment. Les textes de la Bible portent une sagesse spirituelle. Ils mettent en scène les grandes questions de notre humanité, aussi bien philosophiques qu’existentielles : Qu’est-ce qu’aimer? D’où me vient la force de vie en moi? Pourquoi pardonner? Qu’est-ce qui unit les humains? Quelle est ma place dans la nature? Etc., etc.

Alors ceux qui ont écrit la Bible ont utilisé toutes sortes d’images pour nous parler, et parfois des histoires comme des contes.

Vous connaissez Le Petit Prince de Saint-Exupéry? C’est aussi un conte qui ne parle pas de science mais de l’être humain, de ses désirs, de ses relations avec le monde… Ce conte porte de véritables messages de sagesse. La Bible aussi parle de l’être humain, de ses désirs
et de ses relations avec le monde et avec ce qui le dépasse : ses relations avec Dieu. C’est bien pour cela que nous lisons la Bible.
Venons-en aux histoires de la création et de Noé. Que nous disent ces histoires? Commençons par la création.

Dans ce texte, Dieu est présenté comme un créateur qui part du chaos, et qui, par sa parole, ordonne les choses, les nomme et les bénit, c’est-à-dire il en dit du bien. Tout est bon, et même très bon. Dire que Dieu est créateur est une façon de dire que Dieu est à l’origine de tout.

Comment? Ça, c’est mystérieux. Mais c’est croire que Dieu est avant toute chose, et que c’est lui qui a décidé qu’il y aurait un univers et une vie, à partir d’une énergie primordiale : big bang ou autre.

Dans ce monde, cette création de Dieu, il y a même beaucoup de vie! Cela pullule! Il y en a partout, sur terre, dans les mers, dans les airs… C’est bien ce que nous observons lors d’une randonnée, d’une promenade. La vie est partout! En se baissant un peu, on peut trouver de nombreux insectes. Et si on prend une loupe, alors là, c’est encore plus de vie à observer!

Dans ce monde, la Bible nous dit que chaque élément a de la valeur. Mais parmi tout ce qui est créé, Dieu donne à l’être humain une mission particulière, une responsabilité particulière. L’humain est créé à l’image de Dieu pour dominer sur le monde. C’est ce que dit le texte : « Alors Dieu crée les humains à son image, et ils sont vraiment à l’image de Dieu. Il les crée homme et femme. Puis il les bénit en disant : Ayez des enfants, devenez nombreux. Remplissez la terre et dominez-la. » L’humain est ainsi capable d’agir de la même façon que Dieu, et donc de dominer sur le monde comme Dieu règne sur le monde.

C’est surtout Jésus qui nous a appris comment Dieu règne sur le monde. Écoutons l’évangile selon Marc.

Pour Jésus, le mot-clé est l’amour. Aimer Dieu; aimer celui, celle que je croise dans ma vie, « comme moi-même ». Comme moi-même? On peut le comprendre de deux façons : comme si l’autre était moi, ou comme moi-même je suis aimé. En fait, l’évangile selon Jean nous dit comment comprendre. Dans cet évangile, Jésus dit à ses disciples : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Oui, aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Ayez de l’amour les uns pour les autres. Alors tout le monde saura que vous êtes mes disciples. » (Jean 13.34-35) Comme toi-même signifie ici : comme Jésus a aimé ses disciples, c’est-à-dire comme Dieu aime : en accueillant, en pardonnant, en relevant celui, celle qui souffre. Le règne de Dieu, c’est-àdire sa façon d’être et d’agir avec le monde, est un règne d’amour.

Voilà! Dominer sur le monde à l’image de Dieu, c’est aimer ce monde, prendre soin de ce monde, en particulier des plus faibles. C’est bien ce que nous a appris Jésus.

Alors, s’il y a en effet de la vie, beaucoup de vie dans notre monde, tout ne va pas si bien. Je ne dirais pas que nous sommes en harmonie sur Terre aujourd’hui. La violence est partout : les guerres, la torture, les assassinats, les meurtres, les violences au sein des familles aussi. La violence est partout. Même à l’encontre de la nature. Le désastre écologique est gigantesque, tellement gigantesque que nous avons du mal à nous l’imaginer.

Il y a une histoire dans la Bible qui parle d’une Terre où rien ne va plus entre presque tous les humains. C’est l’histoire de Noé. Cette histoire est comme un rêve de Dieu. Dieu rêve de détruire ce monde de violence, et d’en refaire un autre. Dieu trouve un humain qui est juste, c’est-à-dire qui fait exactement ce que Dieu lui demande. C’est Noé.

Dieu imagine tout noyer sous les eaux, tout en sauvant Noé et sa famille, et un peu de chaque espèce d’animaux, pour refaire ensuite un autre monde sans violence. Dans ce rêve, quand Noé sort du bateau, la première chose qu’il fait, c’est de tuer des animaux pour honorer Dieu. Il les brûle entièrement. Dieu comprend bien le geste de Noé pour le remercier, mais Noé montre que lui aussi peut être violent. Finalement, tous les êtres humains ont de la violence au fond d’eux-mêmes.
Dieu se résigne à faire avec la violence des humains. Il décide, en faisant alliance avec le monde, qu’il ne le détruira plus — vous savez, l’arc-en-ciel comme image de cette alliance —, mais il met des limites à la violence : Dieu demandera compte de la vie de chacun des êtres vivants. Une vie nouvelle peut commencer, dans le respect de toute vie.

Seigneur, notre Dieu, nous voulons te remercier pour toute cette vie que tu nous donnes, et pour la responsabilité que nous avons de prendre soin de ce monde. Nous te remercions de nous bénir malgré notre violence. Que nous puissions trouver en toi la force d’aimer ce monde et d’y porter secours. Amen.

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