13 décembre 2020 – Espérer la naissance de la vie de Dieu en soi – Jean 12.v.24-26 – B. Marchand

Texte biblique (Traduction Nouvelle Bible Segond)

Jean 12, v.24-26

24 Oui, je vous le dis, c’est la vérité : si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il porte du fruit en abondance. 25 Celui qui aime sa psuchê la perd, et celui qui arrête de s’attacher à sa psuchê en ce monde la gardera pour la zôê à chaque instant. 26 Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, et mon serviteur sera là où je suis. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera.

 

Prédication

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Espérer la naissance de la vie de Dieu en soi

– Heu, c’est quoi cette psuchê et cette zôê ?

– En fait, il y a plusieurs vies.

– Ah bon ? Explique-toi, là !

– Oui. Commençons par la psuchê. Puschê, en français, ça a donné psychisme, psychologie, etc. C’est la façon dont notre tête, notre cerveau fonctionne : nos désirs, nos sentiments, notre volonté, notre intelligence…mais aussi qui ordonne à nos muscles de bouger.

– Donc psuchê est ce qui donne une vie dynamique à notre corps ?

– Oui, c’est ce qui anime le corps, c’est ce qui le met en mouvement. Regarde les enfants, quand ils ne tiennent pas en place !

– Ah, oui, je connais ! Bon, et zôê alors ?

– Alors zôê. Ça, c’est la vie donnée par Dieu, la vie que Dieu veut partager avec ses enfants. Regarde dans la Bible la deuxième histoire de la création. Cette histoire dit : “Dieu forme l’humain à partir de la poussière de la terre, il souffle dans son nez un souffle de zôê et l’humain devient vivant et dynamique.”

– Si je comprends bien, zôê, c’est un cadeau que Dieu nous donne. Alors, il y a la vie-zôê, qui est donnée par Dieu, et cette vie fait naître la psuchê, c’est-à-dire la vie dynamique du corps, la vie psychique.

– Oui, c’est ça. Et la zôê, c’est la vie spirituelle. C’est l’esprit, le souffle de Dieu qui transmet la zôê comme un cadeau. (voir Genèse 2.7b)

Psuchê, zôê : il y a deux vies dans tout être humain, l’une psychique, l’autre spirituelle. Et d’ailleurs, pourquoi n’y aurait-il pas ces deux vies dans tout être vivant, même non humain ? Qui sait ?

Bon, alors, en fait, en grec, il y a une troisième vie : bios. Vous la connaissez, c’est la vie biologique, la vie des cellules de notre corps. La vie-bios, biologique, qui fait fonctionner les cellules, et la vie-psuchê, psychique, qui anime le corps, s’arrêteront à la mort terrestre, à la mort de notre existence sur terre, alors que la vie-zôê, spirituelle, traversera la mort. La vie-zôê, c’est la vie éternelle dont parle Jésus. La vie-zôê est la vie vivante à chaque instant de notre existence, la vie qui nous relie spirituellement aux êtres vivants et à Dieu.

Quand Jésus parle des différentes vies en nous, il s’adresse à ses disciples, car des croyants demandent à voir Jésus. Jésus veut leur dire qu’un jour, il va mourir, et qu’il ne sera plus question de le voir en chair et en os.

Pour leur dire cela, Jésus prend l’image du grain de blé. Une fois semé, le grain de blé doit mourir, l’enveloppe du grain doit se déchirer et s’ouvrir pour qu’une petite pousse apparaisse, puis une plante de plus en plus grande jusqu’à donner du fruit : un épi de blé avec pleins de nouveaux grains de blé. Si le blé n’abandonne pas l’enveloppe de son grain, la plante ne peut pas naître et donner de nombreux autres grains.

C’est à ce moment-là que Jésus parle de la vie-psuchê. L’image du grain avec son enveloppe, c’est cette vie-psuchê. Si nous nous attachons à cette enveloppe, à notre vie-psuchê, si nous n’arrivons pas à nous défaire de cette vie uniquement terrestre, avec ses désirs mauvais, sa violence, ses méchancetés (Colossiens 3.8), la vie-zôê ne peut pas naître, la vie que Dieu nous donne et qui nous relie à lui et aux autres êtres vivants ne peut pas naître. Pour que naisse la vraie vie, la vie vivante de Dieu, il nous faut ouvrir notre vie terrestre à autre chose de plus grand qui relie les êtres vivants.

Et c’est cela, Noël, la naissance ! Noël, c’est la naissance de la vie vivante de Dieu en nous, à l’intérieur de nous. C’est possible si on dépasse la vie terrestre et qu’on accueille le don de la vie vivante de Dieu. Nous devons choisir l’humain nouveau, rempli d’amour, de bienveillance, de soin de l’autre, de service de l’autre, et laisser de côté le vieil humain égocentré et même égoïste (voir Colossiens 3.8-10).

Chaque année, nous voulons espérer l’impossible. Nous voulons espérer ce Noël, cette naissance de la vie vivante de Dieu en nous. Devenir cet humain nouveau, qui est né de la vie vivante de Dieu, c’est devenir des serviteurs de Dieu et des autres. Être au service des uns et des autres, c’est ce qui a de la valeur aux yeux de Dieu, c’est ce qu’il honore. Dieu nous promet toujours et encore ce Noël. Amen !

 

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