Texte biblique (Traduction Oecuménique de la Bible )
1 Corinthiens 12. v.4-13
4 Il y a diversité de dons de la grâce, mais c’est le même Esprit ;
5 diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur ;
6 diversité de modes d’action, mais c’est le même Dieu qui, en tous, met tout en œuvre.
7 A chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien de tous.
8 A l’un, par l’Esprit, est donné un message de sagesse, à l’autre, un message de connaissance, selon le même Esprit ;
9 à l’un, dans le même Esprit, c’est la foi ; à un autre, dans l’unique Esprit, ce sont des dons de guérison ;
10 à tel autre, d’opérer des miracles, à tel autre, de prophétiser, à tel autre, de discerner les esprits, à tel autre encore, de parler en langues ; enfin à tel autre, de les interpréter.
11 Mais tout cela, c’est l’unique et même Esprit qui le met en œuvre, accordant à chacun des dons personnels divers, comme il veut.
12 En effet, prenons une comparaison : le corps est un, et pourtant il a plusieurs membres ; mais tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps : il en est de même du Christ.
13 Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit..
Prédication
L’apôtre Paul écrit à l’Eglise de Corinthe.
Corinthe était une ville portuaire qui avait mauvaise réputation. Et les problèmes sociétaux se répercutaient sur l’Eglise du lieu.
Dans ce contexte difficile, l’apôtre Paul n’exprime aucun interdit ni aucune condamnation, il s’en tient à un discours exclusivement positif.
Paul fait une mise au point théologique au sujet des dons de la grâce – littéralement les « charismes »
– au nombre desquels il compte les dons spirituels. Son intention n’est pas seulement de rappeler que nul ne saurait se prévaloir des dons de l’Esprit, qui sont librement offerts ;
il affirme aussi que ceux-ci sont à portée communautaire.
Aussi l’apôtre emploie-t-il au verset 5 le terme de service – traduction du grec diakonia (TOB « ministère ») insistant au verset 6 sur le fait que c’est Dieu lui-même qui « met tout en œuvre ».
Au verset 7 il est dit : « à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue du bien de tous » ; « chacun » est ici à comprendre au sens large de chaque membre de la communauté, sans exception.
Paul dit que la solution n’est pas à trouver dans une intervention extérieure, dans une intervention qui viendrait de Paul lui-même ou d’un autre apôtre, mais que cette solution est là, à portée de main,
tout simplement parce qu’elle réside en chacun des membres de cette Eglise. Cette solution, ce sont les dons et les talents que chacun peut mettre au service de la communauté.
Oui, dans cette Eglise de Corinthe, si imparfaite, chaque croyant a des dons, exactement comme dans n’importe quelle Eglise locale, y compris la nôtre.
Il s’agit de services et d’activités. Ces dons et ces talents sont là pour procurer de l’aide aux autres, et c’est pour cela qu’ils sont tous indispensables à la vie de toute Eglise locale.
Paul évoque quelques exemples, mais on pourrait en citer d’autres : l’Esprit Saint donne des compétences, des aptitudes, des talents à chacune et à chacun : l’un a des capacités pour porter la prière de la communauté, l’autre est plus à sa place dans l’écoute, un autre sait apaiser et prendre soin, un autre est doué pour l’animation, ou la musique, un autre est à l’aise dans les questions d’organisation, de finances.
Paul insiste sur la diversité de ces talents en vue de l’utilité commune. Ces dons et ces talents sont divers et variés. Alors il faut leur donner une cohérence.
C’est le Saint-Esprit qui va donner cette cohérence. Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit. Autant les dons sont nombreux et divers, autant le Saint-Esprit leur confère une unicité.
Le Saint-Esprit permet à l’Eglise de fonctionner de manière cohérente, dans la mesure où il empêche qu’un croyant se glorifie lui-même au détriment des autres et tombe dans un orgueil spirituel.
Toute la gloire revient à Dieu : S’il en est ainsi, c’est parce que le Saint-Esprit donne cette conviction que nous pouvons donner aux autres, dans la mesure où nous avons-nous-mêmes reçu de Dieu avant.
C’est pourquoi le Saint-Esprit est présent dans tout ce passage. Dans ces huit versets de ce passage, il est évoqué pas moins de sept fois.
Le spirituel s’exprime dans la diversité de paroles et de gestes concrets.
Cette diversité, nous allons la ressentir lors des différentes célébrations de la Semaine de l’Unité.
Je cite un extrait d’une prédication de Bertrand :
« La manifestation de l’Esprit de Dieu interpelle toujours, aujourd’hui encore, quand nous sommes témoins des diverses expressions de la foi chrétienne, dans la multitude des Églises chrétiennes : orthodoxes, catholiques, luthériennes, réformées, unies, anglicanes, baptistes, libristes, mennonites, darbistes, pentecôtistes, salutistes, méthodistes, protestantes réformées évangéliques, adventistes, et toutes les Églises indépendantes, Églises de maison ou autre. »
Dans l’Eglise, les services et les activités ne sont pas le fait d’un petit nombre qui serait plus spirituel que les autres, mais elles peuvent toutes être assumées par l’ensemble de la communauté.
La vie de l’Eglise demande des savoir-faire multiples et variés.
Il s’agit que chacun fasse profiter les autres de ce qu’il sait faire, ou être.
Ce peut être une parole dite à propos, un service rendu, une prière, un bricolage, ou que sais-je encore.
Cette liste, comme celle que donne Paul, n’est pas exhaustive. Elle est aussi variée que les individus et elle est donc différente d’une paroisse à l’autre.
Pour terminer, je vais citer quelques phrases de conclusion d’une autre prédication : c’était avant une assemblée générale de notre l’Eglise locale, et cela peut nous parler encore aujourd’hui.
« Chaque membre a sa place, sa vocation, son ministère confié par Dieu. Il n’y a pas de petits ministères, de petits services. Dieu honore les petits services, nous dit Paul, ces petits services qui n’ont l’air de rien et que nous oublions, qui ne sont pas nommés, ni reconnus comme ministères. Chaque place, fonction, ministère sert l’ensemble du corps. Nous sommes appelés à vivre dans une confiance mutuelle, un service mutuel, et une espérance commune en Christ. »
Amen.