19 mai 2019 – Vivre l’amour de Dieu – Jean 13. v.31-35 – B. Marchand

Texte biblique (Traduction Parole de vie)

Jean 13, v.31-35

31 Quand Judas est sorti, Jésus dit : Maintenant, le Fils de l’homme reçoit de Dieu la gloire, et ainsi Dieu montre sa gloire en lui. Si le Fils montre la gloire de Dieu, 32 Dieu montrera lui-même la gloire du Fils et il va bientôt la montrer. 33 Mes enfants, je suis encore avec vous pour peu de temps, ensuite vous allez me chercher. Mais je vous dis maintenant ce que j’ai déjà dit aux Juifs : “Vous ne pouvez pas aller là où je vais.” 34 Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Oui, aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. 35 Ayez de l’amour les uns pour les autres. Alors tout le monde saura que vous êtes mes disciples.

Prédication

Télécharger la version imprimable (pdf)

Le texte que nous venons de lire commence par ces mots : “Quand Judas est sorti”. Jésus vient tout juste d’annoncer à ses disciples que l’un d’entre eux allait le trahir, allait le livrer aux autorités juives. Ils sont à Jérusalem, à la veille de la fête de la Pâque, et Jésus vient de partager le repas avec ses disciples. Pendant ce repas — dont nous nous souvenons pendant le culte avec la cène —, Jésus montre qui va le trahir, et c’est Judas. Judas quitte alors le repas.

Pendant ce repas, Jésus va aussi annoncer qu’un autre disciple va l’abandonner. Il s’agit cette fois de Pierre. Jésus va dire à Pierre : “Avant que le coq chante, tu diras trois fois que tu ne me connais pas.”

Ainsi, les paroles de Jésus, que nous avons lues, se trouvent entre deux annonces : celle de la trahison de Judas et celle de l’abandon de Pierre. Autant dire que l’heure est grave et que l’atmosphère doit être bien lourde. Nous pouvons alors réentendre les paroles de Jésus avec plus de poids, plus de force.

Jésus parle de ce qui va se passer pour lui. Il est question d’abord de gloire. Dieu et Jésus, l’un et l’autre, vont se donner la gloire et montrer la gloire de l’autre, c’est-à-dire son éclat, son honneur. Il y a une totale réciprocité entre Dieu et Jésus. Cette gloire — nous savons bien ce qui va se passer pour Jésus —, cette gloire est la mort de Jésus sur la croix, une mort déshonorante transformée en éclat et en honneur par la résurrection.

Cette gloire va se traduire pour les disciples par une absence. “vous allez me chercher”, dit Jésus. Jésus parle déjà du tombeau vide. Il n’y aura plus de corps dans ce tombeau, et Jésus aura rejoint son père, aux cieux, comme on dit dans notre langage théologique, c’est-à-dire là où personne ne peut aller sinon Jésus seul. C’est ce que dit Jésus à ses disciples : “Vous ne pouvez pas aller là où je vais.” C’est bien cela “les cieux” : un ailleurs qui n’appartient qu’à Dieu. Ce n’est pas au-dessus de notre tête, au-dessus des nuages, mais ailleurs, dans aucun lieu de l’univers.

Jésus ne laisse pas ses disciples sans rien. Il leur laisse un commandement, ou — je dirais plus exactement — une recommandation, une invitation, un appel. Jésus nous invite, nous appelle à l’amour mutuel, l’amour les uns pour les autres. Mais contrairement au commandement habituel qui fait référence à soi-même — aime ton prochain comme toi-même —, ici, la référence est Jésus.

Nous sommes appelés à aimer comme Dieu aime, c’est-à-dire sans condition et gratuitement, sans contrepartie, tel que Jésus l’a montré à ses disciples. C’est même ce qui caractérise le disciple ; le disciple de Jésus est celui qui aime comme Jésus a aimé, comme Dieu aime.

Cet amour est plus fort que les trahisons et les abandons, un amour divin vers lequel nous pouvons tendre. C’est un amour difficile à comprendre et donc à vivre, pour nous, humains. C’est pourquoi, à chaque culte, nous reconnaissons nos limites, nos incapacités, dans la prière d’humilité, et nous demandons à Dieu de nous rejoindre, car nous-mêmes nous n’arrivons pas à le rejoindre. Le pardon de Dieu, c’est Dieu qui nous rejoint par son amour afin que nous puissions nous-mêmes tenter de vivre dans cet amour sans condition et gratuit, sans contrepartie. Amen.

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Contact