25 juillet 2021 – Libérés pour la confiance – Galates 5. v.1-6 – B. Marchand

Texte biblique (Traduction la Nouvelle Bible Segond)

Galates 5, v.1-6

1 C’est pour la liberté que le Christ nous a libérés. Tenez donc ferme, et ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage. 2 Moi, Paul, je vous dis que si vous vous faites circoncire, le Christ ne vous servira de rien. 3 Et je l’atteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire : il est tenu de mettre en pratique la loi tout entière. 4 Vous êtes séparés du Christ, vous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce. 5 Quant à nous, c’est par l’Esprit que nous attendons de la foi la justice espérée. 6 Car, en Jésus-Christ, ce qui a de la valeur, ce n’est ni la circoncision ni l’incirconcision, mais la foi qui opère par l’amour.

Prédication

L’apôtre Paul aborde, avec les chrétiens de Galatie à qui il écrit, la question de la circoncision.

À vrai dire, cette question ne nous concerne pas aujourd’hui, mais elle se posait dans les premières communautés chrétiennes pour ceux qui n’étaient pas d’origine juive et qui se mêlaient aux chrétiens d’origines juive qui, eux, étaient circoncis. La règle juive de la circoncision devait-elle s’appliquer à tous ?

La pratique de la circoncision est inscrite dans la règle, la loi religieuse. Cette loi, qui comporte de nombreuses prescriptions, met en évidence que personne n’est juste devant Dieu, personne n’est capable de la suivre complètement. Alors ceux qui comptent respecter la loi pour se sauver eux-même du mal et être justes devant Dieu, ceux-ci sont “déchus de la grâce”, dit Paul, c’est-à-dire que la grâce, la faveur de Dieu à leur égard ne leur sert à rien, et ils se perdent dans l’illusion de croire que l’humain peut se sortir seul de sa condition naturelle.

Jésus a résumé la loi en deux commandements — que je qualifierais plutôt de vifs appels, car en la matière, il est impossible de contraindre quelqu’un —, il s’agit d’aimer pleinement Dieu et d’aimer son prochain, c’est-à-dire non pas celui que j’aime bien ou qui fait partie de mes proches, famille ou amis, mais celui que je croise sur la route de mon existence, même si c’est un ennemi. La loi nous dit à quel point nous sommes pécheurs, c’est-à-dire séparés de Dieu, injustes devant Dieu, incapables d’aimer vraiment tous les humains. Nous restons liés au mal, incapables de faire pleinement le bien.

Par rapport à cette loi, Paul déclare : “C’est pour la liberté que le Christ nous a libérés. Tenez donc ferme, et ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage.” Paul invite à lutter, à rester debout, à tenir face à notre tendance naturelle à nous remettre “sous le joug de l’esclavage”, sous-entendu de l’esclavage du mal.

“Le Christ nous a libérés”, dit Paul. En effet, si c’est le mal, le manque d’amour qui a cloué Jésus, le Christ, sur la croix, Dieu est vainqueur du mal, car il a redonné vie à Jésus. Voilà le fondement même de la foi chrétienne, la confiance des chrétiens en un Dieu de vie qui relève de la mort, et qui libère de tout ce qui tue, tout ce qui fait mal et nous emprisonne dans la souffrance et les actes malveillants. C’est un relèvement de la mort au quotidien de notre existence, et qui aboutit à un relèvement définitif de la mort après la fin de notre existence terrestre, mais là, nous sommes dans l’ignorance de cette vie après la mort physique, si ce n’est que nous croyons qu’elle se trouve en Dieu même.

Alors, si nous sommes libérés, pourquoi s’emprisonner dans une règle religieuse ? interroge Paul. En fait, à travers cette pratique de la circoncision, il est question de l’alliance avec Dieu. La circoncision est, pour les Juifs, la marque de l’alliance avec Dieu, une marque dans la chair pour l’inscrire profondément en l’humain. Et si la circoncision devait être abandonnée, qu’est-ce qui marquerait encore cette alliance avec Dieu ? La question est pertinente.

Voilà pourquoi Paul en vient à interroger sur ce qui importe vraiment, sur ce qui a de la valeur. En grec, plus précisément, il s’agit de ce qui fait la force d’une communauté chrétienne, sa robustesse, sa vigueur, sa résilience dirons-nous aussi aujourd’hui, et qui marque profondément en soi l’alliance avec Dieu.

La réponse est que la force réside dans la foi, c’est-à-dire la confiance que l’on porte à Jésus-Christ et qui se traduit par l’amour à l’égard des autres. La confiance, voilà qui n’est pas facile à accorder. Faire confiance à Dieu et aux paroles de Jésus-Christ, avoir confiance que Dieu est présent en nous et qu’il nous donne la force de choisir la vie plutôt que le mal et la mort, voilà qui n’est pas facile à croire ; nous ne pouvons nous fier qu’à ceux qui eux-même font ou ont fait confiance, et témoignent ou ont témoigné de la force de vie qu’ils reçoivent ou ont reçue. Ce sont les témoins d’hier qui ont écrit les divers textes de la Bible, ou plus récemment dont nous avons encore le souvenir ; ce sont les témoins d’aujourd’hui auxquels nous ne prêtons souvent pas assez attention.

Aujourd’hui, c’est l’apôtre Paul, avec sa lettre aux chrétiens de Galatie, écrite au premier siècle, entre les années 55 et 57, qui nous interpelle, et nous invite à choisir la confiance en Dieu. Cette confiance n’est pas une adhésion intellectuelle à une conviction. Cette confiance s’incarne, engage tout l’être, et se traduit concrètement par l’amour à l’égard des autres. Nous y trouverons la vie. Amen !

 

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