6 septembre 2020 – Entièrement confiant en l’amour de Dieu – Romains 8.31-39 – B. Marchand

Texte biblique (Traduction la Nouvelle Bible Segond)

Romains 8. v.31-39

31 Que dirons-nous donc à ce sujet ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? 32 Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi tout avec lui, par grâce ? 33 Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? C’est Dieu qui justifie ! 34 Qui condamnera ? C’est Jésus-Christ qui est mort ! Bien plus, il s’est réveillé, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous ! 35 Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le péril, ou l’épée ? 36 Ainsi qu’il est écrit : A cause de toi, on nous met à mort constamment. On nous considère comme des moutons qu’on égorge. 37 Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. 38 Car je suis persuadé que ni mort, ni vie, ni anges, ni principats, ni présent, ni avenir, ni puissances, 39 ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre création ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur.

Prédication

L’apôtre Paul, dans sa lettre aux chrétiens de Rome, ne cache pas les souffrances que traverse l’humanité, les faiblesses et les soupirs qui font son quotidien. La liberté et la vie offertes en Dieu paraissent bien lointaines. Pourtant, Paul appelle à la persévérance dans l’attente de la libération définitive, dans l’attente des fruits du salut, “car c’est dans l’espérance que nous avons été sauvés”, déclare Paul (Romains 8.24). Que nous avons été sauvés. Paul parle bien au passé. Le salut est acquis en Jésus-Christ. Mais où sont les fruits de ce salut ?

Aujourd’hui, cet appel à la persévérance s’adresse à nous. Dans notre société, l’attente est devenue insupportable. L’attente n’est plus acceptable, ni même imaginable, à l’heure d’Internet et du tout numérique. Alors quand Paul parle de persévérer, d’attendre, de patienter, a-t-il encore une chance d’être entendu aujourd’hui ? Vaut-il la peine que je continue à prêcher sur ce texte, là devant vous ? “Que dirons-nous donc à ce sujet ?”, demande Paul. Oui, que dirons-nous ?

Pourtant, il me semble que nous avons particulièrement besoin d’entendre aujourd’hui le message de Paul, alors même que notre monde est conduit à sa perte du fait de l’avidité des désirs de la nature humaine : recherche de pouvoir, consommation sans limite, recherche de la facilité et de l’immédiateté, etc. sans se soucier de l’avenir, sans considérer les conséquences de cette avidité sur notre futur. C’est la crise écologique, climatique dont nous commençons à ressentir les effets, et dont nous ne connaissons pas encore l’ampleur.

Les instances de nos Églises chrétiennes nous tiennent en alerte face à ce péril en instaurant une Saison de la création qui a commencé le 1er septembre et s’achèvera le 4 octobre prochain, jour de notre culte de rentrée et de la fête des récoltes. Mais c’est toute l’année qui est saison de la création !

Face aux souffrances et aux soupirs de notre monde, faut-il croire que Dieu nous a sauvés ? L’amour de Dieu est-il anéanti par l’avancée de la mort dans notre monde ? Tout concourt-il à notre perte ? Voilà les questions qui se dressent devant Paul, et devant nous aujourd’hui.

Paul réaffirme avec force la puissance de la grâce de Dieu, de la faveur de Dieu pour nous. “Dieu est pour nous”, dit-il. Cette faveur est sans restriction. C’est la pleine bénédiction que Dieu prononce sur sa création dans le premier chapitre du livre de la Genèse : “Dieu vit que cela était bon.” (Genèse 1.10, 12, etc.) Cette faveur donne tout, accorde tout, affirme Paul. Aucune accusation, aucune condamnation n’est à attendre de la part de Dieu.

En sommes-nous tellement persuadés ? Nous continuons bien souvent à demander la miséricorde de Dieu, dans la prière et dans nos liturgies, comme par automatisme et comme si nous doutions que Dieu nous accordait son pardon ! “C’est Dieu qui justifie !”, s’exclame Paul, c’est-à-dire que c’est Dieu qui nous ajuste à lui, nous rend justes à ses yeux. C’est Dieu qui est à l’œuvre pour nous rendre justes. Et c’est Jésus-Christ qui a été condamné à notre place, rappelle Paul. “Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique, pour que quiconque met sa foi [sa confiance] en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle [la vie à chaque instant].” (Jean 3.16) Comment ne pas se souvenir de ces paroles de Jésus rapportées dans l’évangile selon Jean ? Alors pourquoi continuer à douter, et à appeler le secours de Dieu alors même que nous sommes déjà sauvés ?! Ne serait-ce pas plutôt la confiance en cette bonne nouvelle qui nous manque ?

Toute faveur nous est donnée par Dieu, “car Dieu a tant aimé le monde”, nous dit Jésus. “Car éternel est son amour”, comme nous l’avons chanté avec le psaume 118, qui déclare, bien avant l’apôtre Paul : “Le Seigneur est pour moi, je n’ai pas peur : que peuvent me faire les humains ?” (Psaume 118.6)

L’amour de Dieu se trouve au commencement même de toute l’œuvre de Dieu. C’est l’amour de Dieu pour sa création qui lui fait prononcer sa bénédiction sur le monde, qui lui fait accorder sa faveur pour le monde. C’est l’amour qui donne vie dans le monde. L’amour est à l’origine de tout, et constamment. C’est l’amour qui se révèle pleinement en Jésus-Christ sur la croix.

“Qui nous séparera de l’amour du Christ ?”, demande alors Paul. Car, si l’amour est la source de tout, la réponse à cette question est déterminante. Paul passe en revue toutes forces qui échappent au contrôle de l’être humain. Même la vie est envisagée comme un obstacle à l’amour de Dieu. La vie qui serait dressée comme une idole ? Ou la vie qui s’imposerait à tout prix ? Cette vie-là ne serait alors plus l’œuvre de l’amour.

C’est alors que Paul nous livre sa profonde confiance. Il nous dit qu’il est “persuadé”. C’est quelque chose d’établi en lui, comme l’exprime la forme grecque verbale du parfait. C’est établi, enraciné, solide en lui. Le verbe “persuader” en grec — peithô — a la même racine que le mot “foi”, “confiance” — pistis. Ils désignent le fait d’être lié. Oui, c’est sa solide confiance en Dieu, ce qui le lie à Dieu, qui lui fait dire que rien ne nous séparera de l’amour de Dieu en Jésus-Christ. Écoutons l’apôtre Paul dans sa confiance : “Car je suis persuadé que ni mort, ni vie, ni anges, ni principats, ni présent, ni avenir, ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre création ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur.” À notre tour, nous pourrons chanter :“Rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour donné.” Amen !

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